samedi 21 juillet 2012

La communauté tunisienne de France entre espoir et interrogation



Au lendemain du discours devant les députés à l’assemblée national, le président de la Tunisie, Moncef Marzouki, s’est rendu jeudi à Marseille. Une visite très attendue par les tunisiens de la ville.

D’abord le silence, puis les applaudissements. A peine entré dans l’hémicycle de Marseille Provence Métropole, la centaine de tunisiens se lève pour accueillir Moncef Marzouki. D’un geste, le premier président de la Tunisie démocratique salue le public et s’assoit aux côtés de ses ministres. Le jeu des questions-réponses peut commencer, jeudi 19 juillet.
Des questions mais surtout des interrogations de la part de cette communauté spectatrice des changements de leur pays d’origine depuis la France. « Ben Ali est parti, mais qu’est-ce qui nous garantit une véritable démocratie ? » s’interroge une femme faisant référence à l’alliance du gouvernement tunisien avec le parti islamiste Ennahda.
Pendant une trentaine de minutes, le micro passe de main en main. Économie, politique, société, beaucoup de thèmes sont abordés. « Comment les tunisiens de France peuvent aider la Tunisie ? » demande un jeune homme, tandis qu’un père de famille s’émeut du prix des billets d’avions entre la France et la Tunisie.
"Nous devons participer à la reconstruction"
Face au flot de questions, Moncef Marzouki écoute, tempère par moment et invite le public à rencontrer ses conseillers pour les demandes bien précises. Venu avec sa femme et son fils de 4 ans, Kamel salue cette visite du président. « Ça fait plaisir qu’il vienne nous voir. Ça montre qu’il nous considère comme des citoyens tunisiens et qu’il compte sur nous. J’ai surtout apprécié lorsqu’il nous a dit de penser à ce que nous pouvions faire pour la Tunisie et non l’inverse ».
Un message reçu cinq sur cinq par Fakher, bien décidé à s’investir dans l’avenir de son pays d’origine. « La période Ben Ali est terminée, c’est une aubaine. Nous devons participer à la reconstruction du pays en s’investissant dans les échanges économiques ».
Des accords commerciaux également souhaité par le président de la Tunisie. En visite au conseil régional de Paca, Moncef Marzouki a rappelé le rôle économique de son pays dans la méditerranée. « Il y a de beaux projets comme l’union pour la méditerranée. Elle mettra peut-être 10 ans ou 20 ans à se mettre en place, mais cela me paraît réalisable ».

source:metrofrance.com